CHAPITRE CINQUANTE ET UN
« Eh bien, Thérésa ? s’enquit l’amiral Frédérick Topolev en regardant son chef d’état-major.
— Le capitaine Walsh dit que nous sommes prêts à partir, monsieur, répondit le capitaine de frégate Thérésa Coleman. Et les signaux de Felicidad sont tous au vert. »
Elle désigna de la tête le capitaine de frégate Felicidad Kolstad, l’officier opérationnel de Topolev. C’était étrange, se dit l’amiral dans un coin de son esprit, et nullement pour la première fois : trois des quatre officiers principaux de son état-major étaient non seulement des femmes mais de très jolies femmes, chacune à sa manière. Cette beauté n’était toutefois guère surprenante, puisque tous ses officiers étaient le produit de lignées alpha, bêta ou gamma.
Pour l’heure, Kolstad concentrait son attention sur les données qui lui montraient la position exacte de chaque unité de la force d’intervention de Topolev, au centimètre près. Les vingt vaisseaux, tractés en deux grandes formations gauches séparées de neuf cents kilomètres, flottaient avec une vélocité aussi proche que possible du zéro par rapport les unes aux autres et à l’espace normal qu’elles avaient quitté trois mois plus tôt.
« Très bien, mesdames, dit l’amiral aussi posément qu’il le put. Passons à l’action.
— À vos ordres », répondit Coleman, avant de transmettre l’instruction au capitaine de vaisseau Joshua Walsh, le commandant du VFAM Mako.
Rien ne sembla se produire durant les deux ou trois minutes suivantes, mais les apparences étaient trompeuses, et Topolev, patient, attendit en observant ses écrans que la Première Force d’intervention de la Flotte de l’Alignement mesan se translate lentement, progressivement, dans l’espace normal.
Cette manœuvre avait été testée contre les plateformes de capteurs du système de Mesa par les équipages des premiers vaisseaux de classe Fantôme, avant même que les prototypes de Requins ne fussent achevés, et la Première Force d’intervention l’avait pratiquée plus de cent fois depuis que la mission était approuvée. Malgré cela, Topolev entretenait encore des réserves quant à l’opération. Non pas en rapport avec les compétences de ses subordonnés ou les capacités techniques de ses vaisseaux, mais en ce qui concernait le minutage.
Et le fait qu’on n’était pas censés faire ça avec les Requins, Freddy, se rappela-t-il. N’oublie pas ce petit détail ! C’étaient les Léonard Detweiler qui devaient s’en charger, une fois que les Requins auraient prouvé la validité du concept. Ils n’étaient pas censés accomplir la mission, juste servir à entraîner les équipages des bâtiments qui l’accompliraient bel et bien.
L’amiral se sentit grimacer devant sa console tandis que la chaîne d’inquiétude familière se déroulait en son for intérieur. Il chassa vite cette expression – loin de l’air calme et confiant que ses officiers avaient alors besoin d’observer – et regretta de ne pouvoir chasser aussi aisément l’inquiétude elle-même.
Nul ne semblait avoir remarqué son absence momentanée. Sa préoccupation s’apaisa, se changea en concentration, tandis que ses visuels clignotaient et se modifiaient peu à peu. Ses deux groupes de vaisseaux glissaient prudemment vers le mur hyper, opérant la translation la plus lente possible dans l’espace normal.
Il était impossible à un vaisseau de franchir le mur sans émettre une empreinte hyper, dont l’intensité dépendrait en grande partie de la vélocité de base qu’il voulait emporter de l’autre côté. Le facteur de déperdition de la translation alpha était d’environ quatre-vingt-douze pour cent, et toute cette énergie devait aller quelque part. Il existait aussi un pic ou un écho gravitique inévitable, indépendant de la vitesse, à l’interface entre les bandes alpha de l’hyperespace et l’espace normal. Réduire la vélocité n’y pouvait rien mais une translation lente et « douce » le long d’un gradient peu profond produisait un pic bien plus faible.
Aussi lente et douce qu’elle fût, aucune translation ne pouvait rendre une empreinte hyper trop faible pour être détectée par des capteurs aussi sensibles que ceux qui couvraient le système binaire de Manticore. Toutefois, en raison de leur sensibilité même, ces capteurs-là étaient célèbres pour renvoyer des « faux positifs », des translations fantômes que les filtres devaient évacuer avant qu’elles n’attirent l’attention d’un opérateur humain. Or les fantômes les plus courants apparaissaient sous la forme d’une empreinte hyper et d’un écho – précisément ce que la manœuvre de Topolev était censée contrefaire.
Dans des circonstances normales, il aurait été sans objet de tromper les capteurs sur une simple empreinte hyper, puisqu’ils auraient presque à coup sûr détecté les bandes gravitiques de tout vaisseau dirigé vers Manticore. Même les systèmes furtifs les plus perfectionnés étaient, au mieux, peu efficaces contre des capteurs mesurant huit ou neuf mille kilomètres de côté, et les plateformes manticoriennes à longue portée étaient encore plus grandes et plus sensibles que cela. Ils le devenaient plus près, là où le gradient de gravité stellaire créait des interférences de fond et où des dizaines d’autres sources de gravité encombraient le paysage, retournant la sensibilité même des capteurs contre eux. Les très grandes plateformes étant quasi inutiles une fois qu’on arrivait à environ une heure-lumière de la primaire d’un système ou d’un nœud du trou de ver, celles de reconnaissance et les capteurs de bord des vaisseaux, de plus faible portée, prenaient le relais. À pareille distance, toutefois, elles donnaient toute leur mesure. D’excellents systèmes furtifs réussiraient peut-être à les tromper mais aucun parieur n’aurait misé sur cette probabilité.
Par bonheur, Frédérick Topolev n’avait aucun besoin d’en arriver là.
La manœuvre lui parut plus longue qu’elle ne l’avait jamais été à l’entraînement, même si les horloges affirmaient le contraire. Topolev soupçonnait ces saletés d’être en panne.
« Translation achevée, monsieur, annonça le capitaine de corvette Vivienne Henning, son astrogatrice d’état-major. Les premiers contrôles indiquent que nous sommes pile au bon endroit : à un mois-lumière sur presque exactement la bonne trajectoire.
— Bon travail », la complimenta l’amiral, et elle sourit de plaisir en reconnaissant sa sincérité. Il lui sourit en retour puis se racla la gorge. « Et maintenant que nous sommes ici, allons donc ailleurs.
— Bien, monsieur. »
Les vingt vaisseaux de classe Requin, d’une taille située peu ou prou à mi-chemin entre celle d’un bombardier à l’ancienne et celle d’un cuirassé, désactivèrent les rayons tracteurs qui les maintenaient ensemble. Leurs réacteurs flamboyèrent et, quoique ne cherchant pas le degré de séparation qu’auraient désiré la plupart des bâtiments de leur tonnage – il faut dire qu’ils n’en avaient pas besoin –, ils s’écartèrent les uns des autres.
Quelques instants plus tard, ils se mettaient en route à une accélération régulière de soixante-quinze gravités. Avec un taux aussi ridicule, il leur faudrait quatre-vingt-dix heures – presque quatre jours T – pour atteindre quatre-vingts pour cent de la vitesse de la lumière, la vélocité maximale qu’autorisaient leurs écrans antiparticules en espace normal, et trois semaines T de plus, selon les pendules du reste de l’univers, pour atteindre leur destination – encore que le temps subjectif ne serait pour eux que de dix-sept jours. Un autre vaisseau du même gabarit aurait atteint sa vitesse de croisière en à peine plus de treize heures mais cela ne dérangeait pas l’amiral Topolev. La différence totale en temps de transit serait toujours inférieure à six jours – à quatre, subjectivement – et, au contraire des unités qu’il commandait, cet hypothétique autre vaisseau aurait diffusé une signature d’impulsion.
« Qu’est-ce que vous avez à m’apprendre, Clint ? »
Le lieutenant Clinton McCormick releva les yeux de son visuel quand son superviseur, le capitaine de corvette Jessica Epstein, apparut à son côté. McCormick appréciait Epstein mais se demandait parfois pourquoi elle avait choisi une carrière spatiale. Née sur Gryphon, cette brune était une fanatique des randonnées, du camping et de l’observation des oiseaux. Elle aimait aussi courir, aussi bien en cross-country qu’en marathon, bon sang ! Aucune de ces passions n’était très facile à assouvir dans les espaces étriqués d’un vaisseau spatial.
À tout le moins, son affectation sur Héphaïstos lui permettait-elle de séjourner dans une base assez vaste pour qu’on y mît à la disposition de qui désirait courir des tubes à personnel, pas seulement des tapis de course, mais elle avait encore visiblement beaucoup d’énergie excédentaire à brûler. La plupart des superviseurs auraient demandé à McCormick de leur transmettre ses données sur leur console ; pas Epstein. Elle saisissait la moindre excuse pour quitter son fauteuil de commandement, raison pour laquelle il la trouvait en train de regarder par-dessus son épaule au sein du grand compartiment frais à l’éclairage tamisé.
« Probablement rien, madame, répondit-il. Ça ressemble à un fantôme, mais ça a quand même franchi les filtres. Juste ici. »
À l’aide d’un pointeur, il désigna une tache lumineuse légère, quasi invisible, sur laquelle il zooma ensuite. Au grossissement maximum, on découvrait en fait deux taches, chacune flanquée de l’heure à laquelle elle était apparue. Epstein grimaça devant ce signe caractéristique d’une empreinte fantôme.
« J’imagine que c’était assez fort pour que les ordinateurs la classent dans les authentiques possibles ? dit-elle.
— Tout à fait, madame, confirma McCormick.
— Ma foi, il vaut mieux prévenir que guérir », soupira la Gryphonienne, secouant la tête en une sorte de haussement d’épaules abrégé. « Je vais faire passer ça plus haut, et une pauvre division de croiseurs ou de contre-torpilleurs ira jeter un coup d’œil.
— Ils devraient nous être reconnaissants de leur trouver du boulot au lieu de les laisser s’encroûter sur orbite, répliqua McCormick, et Epstein gloussa.
— Si vous croyez qu’ils vont réagir comme ça, dois-je les informer de qui a repéré ça ?
— Eh bien, maintenant que j’y pense, madame, je crois que je préfère rester anonyme », fit-il, très sérieux. Le gloussement de sa supérieure se changea en rire.
« C’est bien ce que je pensais », conclut-elle avant de lui tapoter l’épaule et de rejoindre son propre poste de commande.
Compte tenu de la distance du phénomène, les données étaient vieilles de douze heures. Empreintes et pulsations gravitiques étaient détectables par les fluctuations qu’elles imposaient à l’interface entre le mur alpha et l’espace normal, si bien qu’elles se propageaient à soixante-quatre fois la vitesse de la lumière. Souvent, cela équivalait en pratique à du temps réel ou presque, mais quand il était question des portées de détection accessibles aux gigantesques plateformes de la Direction de la sécurité du périmètre, même cette vitesse entraînait des délais considérables.
Cela paraissait beaucoup de peine pour pas grand-chose. Il n’y avait aucune trace de bandes gravitiques, aussi nul n’était-il en train d’accélérer en direction du système stellaire. S’il y avait eu une véritable empreinte hyper – ce dont Epstein doutait –, il n’avait pu s’agir que d’un vaisseau marchand à l’astrogation consternante, sorti de l’hyper à un bon mois-lumière de son but puis y ayant promptement – et très raisonnablement – replongé plutôt que de perdre les interminables semaines qui lui auraient été nécessaires pour atteindre une destination digne d’intérêt en impulsion. Quand il arriverait enfin dans le système stellaire, ou au nœud, l’équipage ne raconterait à personne sa mésaventure : une d’erreur d’astrogation pareille dépassait le stade du gênant pour atteindre celui de l’humiliant. Si l’astçocontrôle avait su qu’un astrogateur manticorien s’était trompé à ce point, on l’aurait sans aucun doute rappelé pour mise à l’épreuve et recertification.
Comme Epstein l’avait dit à McCormick, toutefois, mieux valait prévenir que guérir. Ç’aurait pu être la devise de la Direction de la sécurité du périmètre, à la place de « Toujours vigilant », et tous les officiers affectés à la DSP prenaient leurs devoirs très au sérieux. Ils montaient leur garde perpétuelle, précisément pour que chacun le sût, si bien que nul ne tenterait seulement d’échapper à leurs yeux omniscients. Mener une enquête sur un fantôme occasionnel était un prix très léger à payer pour une telle tranquillité.
Le capitaine de frégate Michael Carus, commandant du HMS Javelot et premier officier de la 2e division de la 265e escadre de contre-torpilleurs, qu’on appelait les « Céphéides d’argent », eut un soupir philosophe en méditant ses ordres.
À tout le moins, c’était une activité, se dit-il, peu surpris de se voir assigner cette tâche. L’escadre tenait son nom de son expertise en matière de reconnaissance et de surveillance, bien que Carus se fût toujours demandé s’il était si approprié : les céphéides ne comptaient pas parmi les étoiles les moins remarquables de l’univers, et les missions de reconnaissance étaient censées rester discrètes.
« Tenez, dit-il en tendant la puce du message au lieutenant Linda Petersen, l’astrogatrice du Javelot. Nous partons à la chasse au fantôme. Calculez-nous une trajectoire, je vous prie.
— Entendre, c’est obéir », répondit Petersen. Elle inséra la puce dans sa propre console puis regarda Carus par-dessus son épaule. « À quel point sommes-nous pressés, pacha ?
— Les données ont déjà presque treize heures, répondit son supérieur. Je crois que nos seigneurs et maîtres aimeraient qu’on aille vérifier avant qu’elles ne remontent à beaucoup plus. Un certain degré de hâte est donc à l’ordre du jour.
— Compris, pacha », dit l’astrogatrice avant de se mettre à taper des chiffres. Deux minutes plus tard, elle émit un grognement satisfait. « Bon, dit-elle en faisant pivoter sa chaise vers Carus. Ça sera un saut vraiment court, pacha. Pas tout à fait un microsaut mais pas loin, alors si on accumule trop de vélocité…
— Autrefois, dans les brumes indistinctes de ma jeunesse, il y a… ma foi, trois ans, j’étais moi-même astrogateur, ma fille, coupa le capitaine. Il me semble sentir s’agiter vaguement, dans un coin de ma mémoire de vieillard, le peu d’intérêt de dépasser son point de translation lors d’un saut court.
— Oui, monsieur, dit Petersen en souriant, Toutefois, ce que je voulais dire, c’est que j’aimerais autant ne pas trop excéder les quarante-deux mille km/s en vélocité de base. Ça nous donnera un vol total d’environ trois heures – un tout petit peu moins, en fait – si on passe par les bandes thêta. »
Carus acquiesça. Il venait de le dire, il avait été astrogateur, ce qui lui permit de reconstituer le raisonnement du lieutenant. Opérer une translation assez brutale pour atteindre les bandes thêta lors d’un saut aussi court retirerait deux heures de vie aux hypergénérateurs et aux noyaux alpha du vaisseau, mais ce ne serait pas trop grave.
« Dans les cinq cents gravités ? demanda-t-il.
— C’est ce que j’avais en tête. À ce taux-là, il nous faudra à peu près deux heures pour atteindre notre vélocité de transit. Je ne vois aucune raison de pousser plus fort au risque de dépasser le point de translation à l’autre bout.
— Ça me paraît bien », acquiesça Carus, avant de se tourner vers son officier des communications.
Trois heures plus tard, les contre-torpilleurs Javelot, Poignard, Corbeau et Aimant arrivaient à l’emplacement de l’empreinte fantôme et commençaient à se déployer.
« Occupez-vous du périmètre extérieur avec Bridget, John, dit Carus en observant le trio de visages qui apparaissait sur son écran divisé. Julie et moi nous chargerons du balayage intérieur.
— Compris, répondit le capitaine John Pershing, du Corbeau, tandis que le capitaine Bridget Landry, du Poignard, hochait la tête.
— Qui fait l’ancre ? s’enquit le capitaine Julie Chase, sur la passerelle de l’Aimant, et Carus ricana.
— Le grade a ses privilèges, dit-il, un peu suffisant.
— C’est bien ce que je pensais, soupira son interlocutrice en souriant. Tâchez de rester éveillé pendant qu’on fait tout le boulot, d’accord ?
— Je ferai de mon mieux », lui assura Carus.
« Pratiquement à l’heure, monsieur, observa le capitaine Kolstad. Il est agréable d’avoir des ennemis ponctuels.
— Ne soyons pas trop confiants, Felicidad, répondit l’amiral Topolev en lui lançant un regard un peu réprobateur.
— Bien, monsieur », dit vivement Kolstad.
L’amiral permit à son léger froncement de sourcils de céder la place à un sourire encourageant. À dire vrai, il n’était pas immunisé contre l’euphorie de son officier opérationnel. Durant les quelque dix-sept heures écoulées depuis leur arrivée, leur vélocité avait dépassé quarante-cinq mille kilomètres par seconde, et ils s’étaient rapprochés de leur destination de cent trente-huit millions de kilomètres. Dans la plupart des circonstances, 7,6 minutes-lumière n’auraient pas constitué un coussin très épais contre des capteurs de qualité militaire – surtout manticoriens. L’Alignement mesan avait toutefois consacré plusieurs décennies – et plusieurs billions de crédits – au développement de sa technologie furtive, et la FAM avait au moins deux générations d’avance sur la FLS en la matière. Selon les analystes mesans, ses systèmes furtifs étaient au moins équivalents aux manticoriens, voire légèrement supérieurs, quoique nul ne fût prêt à tabler là-dessus. Toutefois, comme l’avait démontré en Cerbère une certaine Harrington, l’élément clef de toute détection passive d’un vaisseau en mouvement était sa signature d’impulseur… et la Première Force d’intervention n’en avait pas.
La Flotte royale manticorienne était l’ennemi, et Frédérick Topolev était prêt à faire le nécessaire pour la vaincre, mais ni lui ni les services de renseignement de Collin Detweiler ne sous-estimaient cet ennemi ni ne s’autorisaient à mépriser des humains non améliorés. Surtout compte tenu des performances guerrières de la FRM depuis vingt ans. La FAM était presque à coup sûr la véritable flotte la plus récente de la Galaxie, et ses fondateurs – dont un certain Frédérick Topolev – avaient étudié les Manties, leur corps d’officiers et leur comportement au combat avec une attention sans faille. Ils avaient ainsi appris quelques précieuses leçons, et l’amiral savait les équipages de ces contre-torpilleurs convaincus d’enquêter sur un fantôme. Si quelqu’un avait pensé le contraire, on n’aurait pas envoyé qu’eux pour vérifier. Mais il savait aussi que, routine ou pas, les équipages de ces bâtiments, dont il reconnaissait la technique de recherche standard, faisaient dûment leur travail. Les techniciens sur capteurs surveillaient avec attention leurs instruments et leurs écrans : s’il y avait quelque chose à trouver, ils le trouveraient.
Sauf que personne, dans toute la Galaxie, n’aurait su s’y prendre. Ni seulement s’apercevoir qu’il y avait quelque chose à trouver. Donc, en dépit de la distance absurdement faible qui les séparait et du taux d’accélération maximum ridiculement bas de ses vaisseaux, Topolev se sentait tout aussi confiant qu’il en avait l’air.